Prévision Météo Saisonnière : fin automne et hiver 2025-2026

AUTHOR
Skiinfo

La saison froide débute dans quelques semaines ! Skieurs, snowboardeurs, amoureux de la montagne : que nous réservent les prochains mois ? Hiver froid ou douceur persistante ? On fait le point sur notre tendance saisonnière pour la saison hivernale 2025-2026 (novembre à février). Nous allons analyser et commenter les deux principaux modèles saisonniers (ECMWF et CFS) dans la vidéo ci-dessous.

Quelle tendance pour la fin de l’automne (novembre) et l’hiver météorologique 2025-2026 (décembre, janvier, février) ? 

IMPORTANT : il s’agit ici d’une tendance à très long terme, la fiabilité de ces prévisions est donc limitée.  La réalité peut donc être TOTALEMENT différente.

 

Analyses et commentaires des modèles saisonniers ECMWF et CFS

Modèle saisonnier européen ECMWF  

(Mise à jour : 1er septembre 2025)

  • Novembre : anticyclonique ?

La France et l’Europe de l’Ouest seraient régulièrement sous l’influence des hautes pressions, rejetant ainsi l’activité dépressionnaire vers le Nord des Iles Britanniques et la Scandinavie. Dans ce contexte, les chutes de neige seraient relativement rares sur nos massifs. Côté températures, la douceur l’emporterait, notamment en journée.

  • Décembre : doux et sec ?

La récurrence anticyclonique se poursuivrait sur notre pays, dans une certaine douceur. Les précipitations neigeuses seraient donc malheureusement assez sporadiques dans nos domaines skiables.

  • Janvier : douceur océanique ?

Le courant dépressionnaire gagnerait du terrain vers la France. Les chutes de neige seraient donc plus fréquentes dans les moyennes et hautes stations. En basse montagne, les incursions neigeuses seraient plus brèves, car la douceur resterait de mise à l’échelle mensuelle.

  • Février : potentiel hivernal un peu plus important ? 

La configuration serait différente, puisque les hautes pressions concerneraient davantage les latitudes plus nordiques : entre la mer de Norvège et la Laponie. A cet effet, la neige s’inviterait plus régulièrement en basse montagne, contrairement aux mois précédents.

 

Modèle saisonnier américain CFS 

  • Novembre : grande douceur ?

Notre pays serait sous le joug d’un courant d’Ouest/Sud-Ouest très doux. Ce dernier serait tantôt anticyclonique, tantôt dépressionnaire en fonction de la latitude de la zone barocline. Lors des séquences perturbées, la neige tomberait principalement en moyenne et haute montagne.

  • Décembre : peu enneigé ?

Selon le modèle américain, une douceur sèche nous accompagnerait tout au long du mois, car les hautes pressions s’installeraient durablement sur la France. Dans ces conditions, les chutes de neige seraient malheureusement rares dans nos stations.

  • Janvier : douceur humide ?

L’anticyclone se rétracterait vers l’Europe du Sud. Les passages perturbées seraient alors relativement fréquents sur notre pays, mais la limite pluie-neige fluctuerait surtout entre la moyenne et la haute montagne vu l’excédent thermique modélisé.

  • Février : printanier ? 

A l’instar des précédentes années, ce mois février prendrait des allures printanières sur la France, puisque nous serions sous l’influence d’un flux de Sud-Ouest plus ou moins humide et surtout très doux. Les flocons tomberaient donc principalement dans les moyennes et hautes stations.

 

L’influence du vortex polaire 

Le vortex polaire est une vaste zone d’air froid qui se forme en période hivernale sur les deux pôles géographiques. Si ces masses d’air froides sont concentrées, on parle alors de circulation zonale sur l’Europe. La direction du jet-stream détermine alors les conditions météorologiques sur notre pays. S’il s’oriente vers l’Europe du Nord-Ouest, le temps sera doux et sec sur notre pays (carte 1). En revanche, s’il s’oriente vers la France, le temps sera beaucoup plus perturbé.

Il arrive parfois que les hautes pressions remontent vers les hautes latitudes. Le vortex polaire est donc davantage déconcentré. On parle alors de circulation méridienne sur l’Europe. À cet effet, les masses d’air froides peuvent potentiellement être rabattues vers les moyennes latitudes, donc sur notre pays (carte 2). En revanche, si le complexe dépressionnaire plonge sur l’Atlantique, un flux de Sud très doux est advecté sur la France.

  • L’Oscillation Nord Atlantique ou North Atlantic Oscillation (NAO) 

La NAO est un indice qui calcule la différence de pression entre les Açores et l’Islande. Plus le gradient de pression Nord/Sud va être important, plus la NAO va être positive. Au contraire, plus ce gradient sera relâché, plus la NAO sera négative. Autrement dit, une NAO- favorise davantage les blocages nordiques, et donc les situations hivernales sur l’Europe. 

Il est toutefois important de préciser qu’une NAO+ n’est pas forcément synonyme de douceur durable. La vague de froid de février 2012 en est l’exemple (anticyclone russe).

CARTE 1 : Synoptique du samedi 15 février 2020 | carte pressions à 500hpa

Skiinfo Synoptique du samedi 15 février 2020 : carte pressions à 500hpa
©️Meteociel | image retouchée par Allan Crouvizier

 

CARTE 2 : Synoptique du vendredi 17 décembre 2010 | carte pressions à 500hpa

Skiinfo Carte météo
©️ Météociel | image retouchée par Allan Crouvizier

 

La niña va t-il impacter notre hiver ? 

Une faible nina devrait probablement nous accompagner durant la saison froide à venir.

Par définition simple, la niña est une anomalie froide des eaux du Pacifique, à l’Ouest de l’Amérique du Sud. Ce phénomène peut avoir des effets sur le climat mondial, à savoir : un temps plus doux et plus sec sur le Sud des Etats-Unis, au contraire plus frais et plus humide sur le Nord du pays ; des précipitations plus importantes sur l’Océanie ; un temps plus frais sur l’Ouest du continent africain ainsi que sur l’Est de l’Asie. 

La niña et ses possibles impacts sur le climat mondial entre décembre et février

Source : wikipedia

Sur l’Europe, les conséquences sont bien plus méconnus, même si, selon certains prévisionnistes, les hautes pressions gagneraient plus facilement les hautes latitudes, favorisant ainsi les décrochages polaires vers les moyennes latitudes. Toutefois, cette corrélation n’est pas si évidente. D’ailleurs, les deux derniers hivers sous une faible niña, 2024-2025 et 2022-2023 ont été particulièrement doux. 

Illustration du phénomène La niña

Source : NOOA

Au 14 septembre 2025, on retrouve cette anomalie froide des eaux du Pacifique à l’Ouest de l’Amérique du Sud. Selon le modèle CFSV2, La nina va probablement se poursuivre au moins jusqu’à la fin de l’hiver, avant une éventuelle phase « neutre » au printemps.

Prévisions- anomalies SST pour les prochains mois-Modèle CFSV2

Source : https://www.cpc.ncep.noaa.gov/products/analysis_monitoring/lanina/enso_evolution-status-fcsts-web.pdf